Je suis scotché à mon siège et des larmes commencent à couler sur mes joues. Je ressens de la tristesse, de la joie, de la colère… je suis à deux doigts de sangloter. Je viens d’être touché en plein coeur. J’ai l’impression d’avoir vécu cette histoire et pourtant ce n’est pas moi que je vois. Je suis confortablement assis pendant que le générique de fin défile sous mes yeux. Les spectateurs se lèvent dans le calme encore sonnés par la fin du film.

Une journée ordinaire

C’était l’histoire d’un jeune indien de 5 ans se retrouvant seul dans un train qui l’amène à des milliers de kilomètres. Le destin l’oblige alors à se débrouiller seul sans sa famille et à surmonter un tas d’épreuves dans un monde qu’il ne connait pas…

Ce soir là, je rentre chez moi à pieds sous un ciel pluvieux. Je marche sans réfléchir ,  sans même regarder autour de moi. Un pas après l’autre, je me dirige en direction de mon quotidien et de mon petit confort que je connais bien.

Le film est passé et comme beaucoup d’autres que j’ai vu défiler, je sors de son univers aussi vite que j’en suis rentré. Et pourtant… Je garde toujours quelque chose de chaque film en moi parce qu’il me rappelle parfois ma propre vie . Depuis gamin, j’aime les histoires, j’adore aller au cinéma pour regarder des films et vivre à travers tous ces héros des aventures extraordinaires.

D’ailleurs, petit je voulais être Ninja ou super héros… Un bâton et une cagoule sur la tête et je m’imaginais sortir en pleine nuit faire des saltos arrières et du Nunchaku pour corriger les méchants du quartier.

Encore aujourd’hui je voudrais que la force soit avec moi comme Luke Skywalker lorsque j’ai besoin de courage dans mes projets ou lorsque je me lance des défis personnels . J’ai parfois envie de tout plaquer: quitter mon job et partir à l’aventure comme dans Into the Wild. Je me suis déjà cru dans coup de foudre à Nothing hill dans mes histoires de coeur. Je rêve d’aventure, d’amour, de chalenges, d’épreuves… d’une vie excitante. Je rêve toujours d’une autre histoire que la mienne.

En réalité, ma vie est plutôt simple et je fais d’ailleurs tout pour qu’elle le soit. J’ai fait en sorte d’habiter à quelques minutes à pieds de mon lieu de travail. Je vis en banlieue parisienne dans un studio de 35m avec le stricte minimum: Un lit, une table et quelques chaises.

J’ai décidé d’’éviter de trop m’encombrer d’objest inutiles pour m’inciter à être créatif, productif et surtout actif le plus souvent possible.

Je dois sûrement cette simplicité à mes parents. Mon père part du Vietnam à l’âge de 20 ans pour faire des études d’architecture en France et ma mère quitte l’Espagne à 21 ans pour trouver du travail. Tous les deux venant d’un milieu pauvre, j’hérite de quelques unes de leurs valeurs… Persévérance, simplicité, sincérité, authenticité.
Très jeune les voisins de la maison familiale me font comprendre que je ne suis pas Français. En Espagne, je ne suis pas non plus Espagnol et je ne suis jamais allé au Vietnam. Je suis donc ni d’ici, ni d’ailleurs, ni de nul part et … J’ai mis un peu de temps à réaliser que je suis en fait des trois à la fois.

Arrivé chez moi, j’allume mon ordinateur et j’essaie d’écrire quelques lignes…  Je trouve des excuses pour éviter de rester sur une page blanche en  triant des photos, en faisant du rangement, en trainant sur Facebook.

« J’ai toujours plus important à faire… »

Très souvent, l’envie est là, j’ai des idées pleins la tête mais rien ne sort. Une barrière invisible m’empêche de lâcher prise.

Parfois, j’écris sans réfléchir ce qui me passe par la tête juste pour évacuer et me sentir apaisé. D’autres fois, j’essaie d’écrire des choses positives qui me sont arrivés dans la journée. J’aime aussi mettre des mots sur les liens entre mes différentes passions et mon quotidien, pour développer de nouvelles idées…. Pour trouver du sens à ce que je fais.

Mais ce soir, Je referme mon PC sur une page blanche. une journée de travail m’attend demain, et qui sait, l’inspiration réapparaîtra peut être.